dimanche 29 mai 2011

SATURNIN, le canard intrépide


Vous souvenez vous des aventures de Saturnin, série d’animation de l’ORTF, tournée entre 1965 et 1970 qui raconte les aventures d’un jeune canard et ses copains ?
Saturnin le canard a fait sa première apparition sur grand écran, s’il vous plait, dans le film franco-italien de Jean Tourane Une fée... pas comme les autres. Jean Tourane était à la base un photographe animalier (et aussi le maire d’un village des Yvelines).
Les dialogues étaient écrits par la grande Louise de Vilmorin, romancière aimée de St Ex, André Malraux et Orson Welles, dont les œuvres (Madame de) ont souvent été adaptées à l’écran et la voix du canard était assurée par Robert Lamoureux.
Dans ce film, Saturnin, canard poète venait sauver un village d’animaux terrorisé par un singe très méchant.
Si le film rencontra un succès public certain, d’aucuns reprochèrent à l’auteur d’avoir réalisé un film fade et insipide, voire répugnant : en effet, pour certains passages, il est patent que l’auteur a utilisé des animaux morts.
Le succès du film (qui a même été exporté aux USA en 1964) donna au réalisateur l’idée de tirer un feuilleton pour la télévision avec le personnage le plus amusant du film, le fameux canard ;


Si dans les épisodes TV, la voix de Saturnin était assurée par le seul et unique chanteur Ricet Barriet (la servante du châtiau), décédé il y a quelques jours, il a fallu une cinquantaine de canards pour jouer le rôle principal du caneton, en raison de la longueur des tournages et du très rapide changement de morphologie des animaux qui perdaient leur duvet. Il est également très possible que les différents acteurs aient fini en civet ou en confit.

Les pauvres volatiles ne devaient pas être à la fête pendant le tournage (chaleur des studios, manipulations, animaux affublés de lunettes, chapeaux,…) aussi, il est peu probable qu’une telle série puisse être encore tournée de nos jours en France avec les lois protégeant les animaux…. Et c’est tant mieux ma foi !
En revanche, les américains ont repris le flambeau avec une série appelée Dynamo Duck, diffusée sur la chaîne Fox Kids ; Il est probable que la série de Jean Tourane a inspiré les scénettes comiques de Patrick Bouchitey « la vie privée des animaux ».

POLY, le poney polisson


Le poney Poly fut la vedette d’une longue série de feuilletons (117 épisodes en tout !) pour enfants crée par l’ORTF dont le tournage s’étala entre 1961 et 1973. Sorti de l’imagination de l’ancienne comédienne, la ravissante Cécile Aubry, vamp à la moue boudeuse et enfantine au début des années 50 (sorte de préfiguration de brigitte Bardot, elle fut la Manon de Clouzot en 1948 et elle a même joué à Hollywood avec Tyrone Power dans un film bien mauvais). Le poney de Shetland sera le héros d’une série de livres de la bibliothèque rose écrits par l’actrice et des feuilletons également réalisés par Cécile Aubry, avec dans les premiers épisodes, Medhi (future star de Belle et Sébastien), le fils de Cécile Aubry et de Si Brahim el Glaoui.

Dans les premiers épisodes (en noir et blanc), Medhi en visitant la ménagerie se rend compte que le pauvre poney poly est maltraité par les gens du cirque. Il va se débrouiller pour le recueillir. Par la suite, Poly va changer de partenaire fréquemment (Stéfano di Napoli) et poursuivre ses aventures en Tunisie, en Espagne, à Venise. Il s’agit parfois d’histoires très mélos (avec un orphelin qui retrouve son grand père par miracle,...) pour faire pleurer dans les chaumières, avec aussi un soupçon de mystère et de drôlerie : tout pour plaire au jeune public. Tous les gosses se délectaient de ces feuilletons diffusés pendant les vacances. Attention les nostalgiques, ça a plutôt mal vieilli.
C'est Isabelle Aubret qui chantait la chanson du tout premier générique. Jacqueline Boyer s'est chargée de la seconde série.


Dans mes souvenirs, je retiens surtout les aventures à Venise et en Tunisie (ainsi que les jolies chansons des génériques : "écoute poly, la chanson que je chante..." , "cherche la rose des sables, tu finiras bien par la trouver...").
En 1977, le poney Poly a pris sa retraite dans le parc d’attraction de Thoiry. C’est là que je l’ai vu. Il avait l’air de bien s’ennuyer et passait sa vieille tête en dehors du petit box qui lui était réservé, avec en dessous une plaque « c’est Poly, le célèbre poney de la télévision ». Il est décédé dans les années 80.

jeudi 10 février 2011

CHEETA, la fidèle amie de Tarzan



Une fois par an, dans télématin ou autres chroniques clin d’œil des journaux télévisés censées apporter un peu de baume au coeur après les éternels conflits dans le monde, on nous donne des nouvelles de la guenon Cheetah, la star des films de Tarzan, avec de brefs compte-rendus de ses anniversaires.
Plus vieux chimpanzé du monde selon le Guinness des records, la grande actrice (ou plutôt acteur) des années 30 aurait soufflé en 2008 ses 76 bougies.
Evidemment cela laisse sceptique, surtout quand on sait que le premier Tarzan joué par Johnny Weissmuller date de 1931.
Né au Libéria ou au Congo belge en 1932, le chimpanzé male Jiggs a été ramené aux Etats Unis en avril de la même année par le dresseur Tony Gentry qui l’aurait caché dans son manteau pendant le voyage en avion. Le petit singe se serait échappé pour réclamer un biberon de lait et effrayer les hôtesses de l’air (histoire curieuse car à l’époque, il n’y avait pas encore de vols transatlantiques commerciaux). Gentry aurait ensuite utilisé l’animal pour un rôle secondaire de bébé dans Tarzan et sa compagne, la suite de Tarzan l’homme singe (un autre animal tenant le rôle de Cheetah dans ces 2 films et les Tarzan muets des années 20).
A partir de 1936, Jiggs décroche enfin le rôle tant convoité de Cheetah aux cotés de Johnny Weissmuller et de Maureen o’Sullivan qui déclara que la guenon sentait meilleur que Johnny. Jiggs va continuer à tenir son rôle dans toute la série des Tarzan que Weissmuller jouera à la MGM (souvent rediffusés à la télé) puis à la RKO (moins fréquemment proposés sur le petit écran), puis dans les films interprétés par Lex Barker
Dans chacun de ses films, l’animal apporte sa touche comique, et fait passer le message entre tarzan et les autres animaux. Oungawa.
Comment oublier le talent comique évident de cet acteur fabuleux qu’était Giggs ? notamment dans la scène où il essaie le maquillage de Jane.
Outre les Tarzan, Giggs aurait joué dans Bela Lugosi meets a brooklyn gorilla (oui, chaque star a dans sa filmographie un film qu’il aimerait oublier), bedtime for Bonzo, un nanar avec Ronald Reagan ressorti de ses oubliettes après son élection à la présidence de la république et Dr Doolittle avec Rex Harisson en 1967.
Enfin, il convient de mettre toutes ces informations au conditionnel car rien n’est vraiment simple concernant Jiggs. D’aucun prétendent que le chimpanzé serait un imposteur et n’aurait tourné dans AUCUN film, même pas le Dr Doolittle de 1967 (où le rôle de Chee Chee est tenu par un très jeune singe). Même l’âge de la bête est incertain ! Certains avancent que Tony Gentry aurait acquis l’animal dans un parc d’attraction en 1967 et que la brave bête n’avait alors que…7 ans. En tous les cas, il est fortement probable que plusieurs singes différents ont été utilisés dans chaque Tarzan et une analyse attentive des séquences permet de le constater (taille des oreilles, etc…)
Ce qui semble plus plausible quand on sait qu’un chimpanzé dépasse rarement les 45 ans.

En 1995, Cheetah a reçu une étoile en son honneur sur le boulevard de palm springs pour honorer sa brillante carrière. En revanche, les tractations entamées par des fans de la star pour décrocher une étoile sur Hollywood boulevard ont honteusement échouées, alors que Kermit la grenouille et Woody Woodpecker ont pourtant la leur ! Un Cheetahthon avait été mis en place pour récolter les fonds pour mener à bien ce projet et on avait prévu d’aménager un véhicule blindé genre papamobile pour conduire la star à Hollywood.
Cheetah, atteint(e) de diabète depuis 10 ans, passe sa retraite dans un centre pour singes âgés. A Palm Springs, le charmant animal se consacre à la peinture (on vend ses œuvres dans des galas de charité), regarde ses vieux films à la télé et vient de publier son autobiographie.

dimanche 2 janvier 2011

Toto, le gentil chien du magicien d'Oz



TOTO (1933-1944)• Toto est probablement l’un des chiens les plus célèbres de l’histoire du cinéma, grâce au film culte « le magicien d’Oz », adorable comédie musicale toujours diffusée régulièrement pour les fêtes de Noël ;. De la famille des cairns terrier (une Race originaire d’Ecosse grand sportif, vif, rusé et très affectueux, voire pot-de-colle), il s’agit en fait d’une femelle !
.Abandonnée dès son plus jeune âge(probablement en raison de son insoumission) ,elle fut récupérée par Carl Spitz, un éleveur très reconnu dans le monde du cinéma(ses chiens ont été utilisés pour les hauts du hurlevent et l’appel de la forêt), qui eut beaucoup de mal à dresser l’animal très craintif. Mais la gentillesse et la discipline vont rapidement porter leurs fruits.
Avant de jouer dans le célèbre film, la chienne Terry avait été la star de plusieurs productions depuis 1934 dont Furie de Fritz Lang (avec Spender Tracy) et Bright eyes avec la petite Shirley Temple.
Lors du tournage du magicien d’Oz, la cairn terrier (ou plutôt son maître) fut payée 125 dollars la semaine soit plus que les nains Munshkins. Il paraît que la chienne avait peur sur le tournage des machineries utilisées pour faire du vent.

Elle fut même blessée par un figurant jouant un garde du château et eut la patte cassée. Elle faillit en mourir et fut remplacée par une doublure. A la sortie du film, la chienne assista à la première aux cotés des acteurs humains et adopta du coup son nouveau pseudo de Toto.
Toute la gloire de Toto repose sur ce film et on peut saluer le talent de la brave bête, très convaincante dans son rôle, et très attachante. On se souvient notamment de la scène où une Judy Garland toute triste lui fredonne over the rainbow. Evidemment, le film provoqua un engouement pour les cairns terriers. D’ailleurs, tous les sites sérieux évoquant cette race font référence au film !
En 1939, Toto tient également le rôle d’un chien querelleur dans un salon de beauté pour le film Femmes de George Cukor.
La chienne tourna encore quelques films jusqu’en 1942 avant de nous quitter à l’âge de 11 ans, en Californie du Sud. Une biographie, un brin humoristique, curieusement écrite à la première personne, lui a été consacrée aux USA.